Observatoire des Littératures Sauvages (OLSa)

Présentation

 

Institué à l’Université de Namur, relié au Namur Institute of Language, Text and Transmediality (NaLTT), l’Observatoire des Littératures Sauvages (OLSa) est un réseau composé de chercheurs et chercheuses étudiant ces productions au sujet desquelles Jacques Dubois signalait, dans L’Institution de la littérature, qu’elles étaient souvent brutes, spontanées et éphémères, échappant aux circuits éditoriaux traditionnels et se déployant volontiers sur des supports de fortune. L’OLSa est dévolu à la façon dont la littérature se construit aussi hors du livre, à travers des objets et des canaux alternatifs, qui nourrissent et dynamisent parfois le monde des lettres, mais peuvent tout autant évoluer à nette distance de ce dernier.

Dans L’Archéologie du savoir, Michel Foucault notait que l’histoire des idées avait notamment pour enjeu de «raconte[r] l’histoire des à-côtés et des marges» ― et de préciser qu’il s’agit là d’une «histoire non de la littérature mais de cette rumeur latérale, de cette écriture quotidienne si vite effacée qui n’acquiert jamais le statut de l’œuvre, ou s’en trouve aussitôt déchue».

Nombreuses sont les productions extra-livresques qui exploitent les ressources de la communication littéraire : l’album manuscrit, le livre d’or, le tract, la banderole, le graffiti, les documents artisanaux bricolés par les surréalistes et par les situationnistes, le journal ronéotypé, le fanzine ou, bien entendu, l’écran, parmi de multiples exemples, sont de ces supports de l’écrit accueillant des productions hybrides faisant place au lyrisme, à la fiction ou à l’expérimentation formelle. C’est à ces productions qu’est dédié l’Observatoire des Littératures Sauvages, dont les membres, issu·e·s de disciplines diverses, s’emploient à étudier les articulations de ces pratiques littéraires au monde social.

Croisant les approches et outils de la poétique, l’histoire, la sociologie, l’anthropologie, la sémiotique, la linguistique et la pragmatique, les chantiers de l’OLSa sont consacrés

  • à la singularité matérielle des supports investis et à ses effets sur la poétique du texte : Quelles sont les spécificités de ces supports ? Comment sont-ils disposés à accueillir l’écriture ? Quelles modalités de lecture/de consultation présupposent-ils ? Comment modifient-ils les conditions d’écriture ? ;
  • à la poétique des écrits sauvages : quels sont les genres et formes qui se déploient hors du livre ? Quels modes discursifs sont privilégiés ? Quel discours ces productions tiennent-elles sur l’institution littéraire dont elles se distancient ? Quels récits accueillent-elles ? Quelles formes d’intertextualité engagent-elles ? ;
  • au devenir de ces écrits et à leur éventuelle récupération : la pérennisation de ces œuvres est-elle possible ? À quel prix et selon quelles modalités ?